L’Observatoire de la Recherche et des Carrières Scientifiques lance sa grande enquête sur l’insertion socio-professionnelle des docteur.e.s en Fédération Wallonie-Bruxelles !
Il y a maintenant quelques semaines, l’Observatoire des Carrières Scientifique a annoncé la nouvelle : la grande enquête sur l’insertion professionnelle des docteur.e.s en FWB est lancée ! Le but ? Un état des lieux de la carrière des docteur.e.s ayant soutenu leur thèse entre 2012 et 2018 et avoir une idée plus claire de la place du parcours doctoral dans la vie professionnelle. La publication des résultats est prévue pour la rentrée 2019.
Et parce que tu ne savais peut-être pas qu’il existait un Observatoire de la Recherche et des Carrières Scientifiques en Fédération Wallonie-Bruxelles, je t’explique un peu de quoi il s’agit. En mai 2018, sur proposition du Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (FWB), Jean-Claude Marcourt, un financement est approuvé pour doter la Fédération Wallonie-Bruxelles d’un Observatoire de la Recherche et des Carrières scientifiques. L’objectif ? Un monitoring uniforme de la carrière des chercheurs sur l’ensemble du territoire de la FWB. Déterminer les obstacles, les incitants, poser un regard critique sur les questions de mobilité ou encore de course à la publication, bref : mieux appréhender et comprendre la dynamique de carrière des chercheurs et chercheuses. Comme évoqué dans ce billet, la question est cruciale et disposer de données sur la carrière scientifique permettra – on l’espère – un meilleur déblocage des écueils et dysfonctionnements en la matière. En raison de son caractère neutre, c’est tout naturellement le FRS-FNRS (Fonds National de la Recherche Scientifique) qui héberge cet observatoire qui est constitué de deux conseiller.e.s scientifiques et d’une gestionnaire administrative.
Pour mener ses missions à bien, l’Observatoire vient de lancer une enquête auprès de nombreux docteur.e.s de la FWB, ciblant plus particulièrement les personnes ayant soutenu une thèse de doctorat entre janvier 2012 et mai 2018. Tous les domaines sont concernés et cela ne représente pas moins de 5000 personnes ! De plus, les personnes concernées par l’abandon de thèse sont également amenées à prendre contact avec l’Observatoire.
Chaque docteur.e a normalement reçu le lien pour réaliser l’enquête par son directeur ou sa promotrice de thèse. Si ce n’est pas le cas, il faut contacter l’Observatoire pour obtenir le lien et pouvoir apporter sa pierre à l’édifice (observatoire@frs-fnrs.be). Le questionnaire se concentre sur les conditions de réalisation de la thèse, la situation professionnelle, la plus-value du doctorat, le bien-être général, et – un peu – la mobilité, l’expérience de co-tutelle. Prends soin d’être bien réveillé.e quand tu réponds le questionnaire parce qu’il y a certaines questions d’attention… 🙂
Pourquoi c’est important ?
Sans vouloir basculer dans l’utilitarisme le plus total des diplômes universitaires, l’un des enjeux de la réalisation d’études de haut niveau, c’est de trouver un emploi. Une telle enquête permet donc de dresser un état des lieux dans un espace donné – ici la Fédération Wallonie-Bruxelles – afin d’identifier les dynamiques de construction de carrière chez les docteur.e.s. Ces dynamiques sont forcément différentes en fonction des disciplines, de l’encadrement au cours de la thèse, mais aussi – et surtout – en fonction des aspirations professionnelles de chacun.e, généralement très changeantes au fil du parcours doctoral. Identifier pourquoi et comment permettra d’avoir les cartes en main pour optimiser non seulement la recherche d’emploi, mais également – pourquoi pas – l’encadrement des jeunes chercheurs tout au long de leur parcours. En raison de mon parcours et de ma (meilleure) connaissance du secteur des Sciences humaines et sociales, cela me fait forcément penser à cet extrait de l’ouvrage de Jean Winand :
“La production toujours plus grande de docteurs invite à s’interroger sur la finalité du doctorat, et donc à la plus-value que le titre confère sur le marché de l’emploi. A moins que le législateur n’intervienne de façon énergique pour que soit reconnu et valorisé le titre de docteur dans les emplois où il a un pouvoir régulateur (administration publique et enseignement), le titre de docteur en sciences humaines n’est souvent directement utile que dans les métiers conduisant à la recherche. Il y aurait donc un chantier profitable pour les responsables des sciences humaines à réfléchir sur la finalité du doctorat au-delà des emplois directement liés à la recherche scientifique”
Jean Winand, L’Université à la croisée des chemins. Plaidoyer pour une université de la culture, Académie Royale de Belgique, 2018, pp. 78-70
What-Sup suivra ça de près et souhaite bon courage à l’équipe pour le traitement de toutes ces données !
