En novembre 2018 se tenait à Lyon un séminaire consacré à l’encadrement de la thèse comme vecteur de qualité du diplôme. Il y était notamment souligné que l’encadrement ne fait pas uniquement référence aux directrices et promoteurs de thèse, et que cela concerne également l’ensemble des services ayant un impact sur la qualité du doctorat, et de la recherche de manière plus générale. Dans les Universités, cet encadrement est notamment assuré par les cellules et services d’appui à la recherche et aux chercheurs et chercheuses, du pré-doctorant à la prof ordinaire nommée au cadre. Mais quelles sont les missions d’un tel service? Comment assume-t-il son rôle dans la qualité du doctorat et de la recherche menée au sein de l’Université ? Quels sont les objectifs d’une cellule recherche ou un service d’appui ? Pour répondre à ces questions, What-Sup est allée à la rencontre du Service d’Appui à la Recherche de l’Université Saint-Louis – Bruxelles.
Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire maintes et maintes (et maintes) fois, j’ai travaillé pendant plusieurs années à l’Université Saint-Louis – Bruxelles. Et même si mon Alma Mater se situe plutôt du côté d’Ixelles, j’adore retourner à Saint-Louis, hanter les couloirs des très nouveaux et fort anciens bâtiments, toiser les étudiant.e.s qui prennent l’ascenseur pour aller au 1er étage du Marais 109, prendre des cafés pas bons au Club House et papoter avec le tout frais doyen de la faculté de Droit entre deux portes, just because I can. Comme je connais donc un peu la maison, j’ai eu la chance d’être accueillie par la responsable du Service d’Appui à la Recherche (SAR), Nathalie Schellens, et par « Madame Doctorat », Florence Gosselain. J’ai aussi pu discuter longuement avec le vice-recteur à la recherche, Hugues Dumont. Et quand je dis « longuement », c’est que j’ai du matos pour consacrer un billet entier à notre discussion, oui oui ! #StayTuned
Commençons par le commencement, comme dirait l’autre : non, l’USL-B n’est pas qu’une « boite à bac » ! Entendre : les missions de l’université ne se limitent pas à la diplomation d’étudiants après 180 crédits validés. On y retrouve une vraie culture de la recherche. La preuve : la croissance exponentielle de financements de recherche obtenus ces dernières décennies permettant ainsi à la petite université bruxelloise de devenir un véritable pôle de recherches axé SHS, justifiant donc la création d’un Service d’Appui à la Recherche.
A quoi-que-ça sert un Service d’Appui à la Recherche ?
Si j’étais une petite rigolote, je dirais que le service sert à appuyer la recherche. Mais je suis loin d’être une petite rigolote.
Le Service d’Appui à la Recherche de l’USL-B est composé d’une équipe 100% féminine (#girlpower) dont les missions sont très variées. Ces missions, elles s’organisent essentiellement autour des trois types d’acteurs avec qui le service est en contact, à savoir : les autorités, les chercheurs et chercheuses, et les doctorant.e.s.
Gif psychédélique et un peu dérangeant (et très peu #genderfriendly) représentant les gens qui passent par le Service d’Appui à la Recherche
Une première partie du travail du service est d’assurer le lien avec les autorités, à savoir le vice-recteur à la Recherche et le Conseil de la Recherche de l’université. Concrètement, cela signifie que le service est responsable de la mise en œuvre des décisions du conseil de la recherche et de l’équipe rectorale, et qu’il agit en tant que soutien administratif. Cela englobe la gestion des appels à projet, l’évaluation des centres de recherche qui doivent rendre des comptes dans leurs rapports en termes d’activités, mais aussi la mise en place d’une réflexion sur les indicateurs de qualité, la gestion des ressources financières, et enfin, la représentation de l’institution lors de groupes de travail. En bref, le service est un véritable soutien à la politique institutionnelle.
Comme je le disais plus haut, le service est également un soutien aux chercheurs et aux chercheuses. L’accompagnement est multiple : veille, diffusion et sélection des appels pertinents en fonction du profil des chercheurs, recherche de financements et appui au montage de projets. En aval, il s’agit aussi d’assurer la valorisation des résultats de recherche, et cela est notamment assuré par la KTO du service (Knowledge Transfer Office). Entre les deux, le service est là pour répondre aux questions de procédure, aux tracasseries administratives liées aux autorisations, aux papiers à signer, aux assurances à vérifier, ou encore à la clarification de certains aspects financiers et législatifs. Par exemple (exemple vraiment pris au hasard le plus total) (non), quand un chercheur obtient un mandat Marie Skłodowska-Curie, le job du service est d’assurer le suivi administratif du lauréat, dont la préparation de la convention, et là on est loin de la mince affaire
Et le doctorat dans tout ça?
Habilitée depuis 1995 à délivrer un diplôme doctoral, l’USL-B a rapidement connu une hausse impressionnante de nombre de diplômés. Il a donc fallu se doter d’un service, et ce fut chose faite sous l’impulsion de Florence Gosselain, « Madame Doctorat », dès 2013. Depuis 2017, le Service du Doctorat de l’Université Saint-Louis – Bruxelles a intégré le Service d’Appui à la recherche. Dans le cadre du doctorat, on n’est pas tout à fait dans la même logique en termes de soutien et de gestion. On est vraiment davantage dans l’accompagnement du parcours jusqu’à l’obtention du diplôme. Même si l’USL-B est une petite université, cela représente beaucoup de boulot !
En effet, l’une des missions du service est le recrutement de doctorant.e.s (ancien.ne.s étudiant.e.s et/ou personnel fraichement engagé), mais aussi, comme de bien entendu, le suivi administratif de l’ensemble du parcours doctoral. Cela inclut ainsi de nombreuses séances d’information pour ne pas être trop perdu.e dans son nouveau métier de doctorant.e ! Encadrer des scientifiques, ça ne s’improvise pas, il faut un peu les stimuler, les animer, les nourrir (mais pas après minuit), et le service s’en occupe notamment via l’organisation de Midis des doctorants plusieurs fois par an. Cela permet une véritable cohésion de la communauté doctorale de Saint-Louis. Enfin, parce qu’il faut bien quitter le nid un jour, le service soutient également l’employabilité des doctorant.e.s, notamment de concert avec Objectif Recherche.
Eeeeeeeet, à propos du service du doctorat, What-Sup annonce même en primeur qu’il est possible que peut-être éventuellement si jamais, on peut imaginer que, possiblement, ça bouge un peu du côté du service du doctorat avec la création éventuellement probable d’une Agence de diffusion des sciences qui serait peut-être responsable de la diffusion, pour un public plus large, des résultats de la recherche en sciences humaines et sociales, parentes pauvres de la visibilisation de la recherche. Mais chuuut, je n’ai rien dit.
La journée-type n’existe pas au SAR de l’USL-B (où existe-t-elle d’ailleurs ?). La journée se rythme par les demandes des futurs doctorants, des assistantes, des professeurs, des docteures, des chercheurs IN, des chercheuses OUT : bref, rien ne s’arrête jamais et le quotidien dépend en réalité de la nature des diverses demandes. Quant à l’avenir du service, il est évident qu’il dépend de l’évolution du projet de fusion avec l’UCLouvain. Ce projet, s’il permet l’intensification des contacts avec l’ADRE (Administration de la Recherche à l’UCLouvain), gèle également quelques projets en attendant que le décret Fusion soit acceptable et accepté, et entre en vigueur. L’idée pour l’instant est de faire du service d’appui à la recherche de Saint-Louis le service administratif du futur-peut-être-nouvel institut de recherche du site Saint-Louis : l’IRIS-L, dont le vice-recteur à la recherche deviendrait le président. Affaire à suivre…
Dans tous les cas, What-Sup souhaite au service cette constante : continuer à s’enthousiasmer quand les chercheuses et chercheurs obtiennent ce qu’ils souhaitent, et continuer à rendre le parcours doctoral moins fastidieux !
