Cette semaine, What-Sup s’attaque à un sujet qui n’est pas des plus joyeux (quoique) : l’abandon de thèse. Abandon, rupture de contrat, drop-out : ne pas terminer sa thèse de doctorat s’assimile souvent à un arrêt sur image. Si cet abandon permet parfois de redonner du sens à sa vie professionnelle et de se libérer d’un poids, il est la plupart du temps assez mal vécu et stigmatisé. What-Sup revient cette semaine sur cette question, par le prisme des résultats d’une enquête interuniversitaire menée entre 2013 et 2016 en Fédération Wallonie-Bruxelles au sujet de l’abandon et de la persévérance au doctorat, le tout assaisonné de quelques retours sur expérience…  

 Ma vie, mon œuvre

Permets moi justement avant tout de raconter un peu ma vie. Comme tu as peut-être eu l’occasion de le réaliser dans les quelques billets où j’ai évoqué mon parcours doctoral, je dois bien reconnaître que mes années de thèse n’ont pas été les plus glorieuses dans ma (relativement courte) vie. C’était dû à plusieurs facteurs : un changement radical d’environnement (Limoges, c’est très joli mais avouons que la comparaison avec Bruxelles est vite faite), un encadrement peu constructif, un sujet trop nouveau et trop vaste (et trop « pas moi ») et un manque de maturité (22 ans c’est idéal pour commencer des soirées fromage-vin avec les potes, pas pour commencer une thèse). Autant te dire que les bons souvenirs que j’ai de Limoges se limitent à ma découverte de la gastronomie du sud-ouest. Comme tout le monde se souvient ce que qu’il ou elle faisait le 11 septembre 2001, je me souviens parfaitement du moment où j’ai décidé que j’allais abandonner ma thèse. J’étais sur un vélo dans une salle de sport, en train de faire littéralement du sur-place et de me poser une pile de questions existentielles (#labase #sportivedudimanche). Et puis, tout à coup, la décision me paraissait évidente, limpide, claire comme de l’eau de roche : pourquoi continuer à faire quelque chose qui ne me servira de toute vraisemblance à rien et qui me pourrit le moral tous les jours ? J’ai instantanément senti un soulagement, c’était carrément physique, je n’avais plus ce poids sur mes épaules et cette boule permanente au ventre. Je virevoltais doucereusement.

 

Et puis, just like Jesus Christ, je suis redescendue sur terre. J’ai été découragée d’abandonner – ou encouragée de continuer, c’est une question de point de vue – parfois mollement, parfois pour des raisons bienveillantes, parfois violemment. La réaction la plus violente a été celle de l’un de mes directeurs de thèse qui m’a dit que de toute façon, même si je le voulais vraiment (il n’y croyait pas), je ne pouvais pas arrêter ma thèse puisque j’avais signé un contrat (avec mon sang visiblement). Je devais donc aller au bout de mon contrat et mordre sur ma chique pendant encore un an. Moi qui pensais naïvement qu’un contrat ça pouvait se rompre. Que nenni ! Pas de discussion, au boulot ! Cette personne qui a refusé – pour des mauvaises raisons – que j’arrête ma thèse est la même personne qui m’a dit qu’elle ne me soutiendrait pas si je cherchais d’autres financements pour continuer cette thèse, et dont je n’ai eu aucune réaction quand j’ai obtenu un poste d’assistante à l’université pour pouvoir terminer ma thèse à mon aise (#rimeriche). Cette même personne s’est ensuite étonnée que je veuille changer de directeur de thèse.

Si j’ai continué, c’était donc dans un premier temps par obligation, mais également par fierté personnelle, par refus de l’idée (fausse) de « perdre » plusieurs années de ma vie et pour pouvoir me dire que c’était dur, mais que j’y suis arrivée. C’est intéressant parce que cela va sensiblement dans le même sens que les résultats d’une enquête menée dans le cadre du projet « Research on PhD » entre 2013 et 2016 sur les questions d’abandon et de persévérance au doctorat. En effet, parmi les facteurs revenant le plus souvent comme étant des raisons de persévérer, on retrouve « l’importance du doctorat » en tant que tel, et non en tant que tremplin académique ou début de carrière. Le focus est alors mis sur le doctorat en lui-même en tant que diplôme et expérience unique. Je trouve que c’est plutôt positif comme résultat étant donné le peu de places permanentes de recherche et d’enseignement à l’université : ici, ce que l’enquête démontre, c’est la motivation à terminer une entreprise qui a été commencée, loin d’une perspective purement utilitariste.

Arrêter sa thèse : pourquoi ?

Des mauvaises conditions de travail, un financement insuffisant, une sensation de solitude, un projet qui manque de sens, une opportunité professionnelle dans un autre secteur, une absence d’encadrement ou une relation négative avec le ou la directeur ou directrice : il y a beaucoup de raisons pour décider d’arrêter une thèse, à tel point qu’en 2016 à l’ULB et à l’UCLouvain, 4 doctorant.e.s sur 10 n’ont pas défendu leur thèse. L’étude menée dans ces deux universités nuance l’aspect déterminant de la relation avec le directeur ou la directrice en précisant qu’il arrive que la relation soit négative mais aboutisse sur une soutenance de thèse, et que certain.e.s doctorant.e.s arrêtent leur thèse malgré un encadrement positif. Quand on sait que le directeur ou la directrice de thèse est LA personne clé dans tout travail doctoral, on peut concevoir facilement une certaine forme de découragement quand la seule perspective d’un rendez-vous avec cette personne est aussi attrayante qu’un verre de vin sans alcool le soir de Noël.

De mauvaises conditions de travail et un mauvais encadrement : voilà ce qui a donc poussé Géraldine, 30 ans, à arrêter sa thèse en Sciences politiques une fois son financement terminé, dans l’indifférence totale de ses directeurs de thèse, qui n’avaient même pas pris la peine de lire les 200 pages qui avaient été rédigées. Soutenue par ses amis, Géraldine n’a aucun regret d’avoir arrêté sa thèse et souligne que son expérience de recherche, bien que n’ayant pas abouti sur une soutenance, n’a pas du tout été un frein dans le cadre de sa recherche d’emploi. Au contraire : les compétences acquises lors de ses deux années de recherche ont été vues comme des éléments très positifs qui allaient pouvoir être mises au service de ses employeurs. On a souvent l’impression que cela va être mal vu, mais au final, arrêter sa thèse, c’est changer de boulot, et il n’y a rien de mal à ça. Et comme dans tout boulot, on apprend, on se développe et on grandit : être conscient que c’est quelque chose que l’on peut vendre à un employeur permet d’arrêter d’envisager l’abandon de la thèse comme un échec.

Les alternatives

C’était le cas pour Géraldine et cela a certainement été le cas pour la grande majorité des doctorant.e.s ayant décidé d’arrêter leur thèse : l’abandon n’a rien à voir avec un manque de compétences et reflète généralement une ambiance maussade et des conditions insoutenables. Dans ces cas-là, arrêter est une solution à envisager, en prenant le recul nécessaire afin d’être certain.e qu’il s’agisse là de l’unique voie, en ne perdant jamais de vue les raisons pour lesquelles la thèse a un jour commencé. Il faut avant tout déterminer où ça coince et s’il est possible d’envisager une solution, parce qu’il existe en effet des alternatives : par exemple réorienter le sujet, changer de directeur ou directrice de thèse, discuter ouvertement du problème avec la personne concernée, s’ouvrir davantage à d’autres activités (colloques, JE, ou encore s’impliquer dans l’associatif) pour sortir d’une bulle malfaisante, ou au contraire se concentrer sur la recherche et refuser tout ce qui est connexe. Si aucune alternative n’est possible ou souhaitable, et que la thèse n’est pas un élément indispensable dans le plan de carrière, alors l’abandon est à envisager, tout en gardant bien à l’esprit qu’arrêter une thèse n’est pas un échec, c’est simplement choisir un autre début.

Faire une thèse… et puis l’arrêter
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24 avis sur « Faire une thèse… et puis l’arrêter »

  • 14 janvier 2019 à 18 h 13 min
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    J’aime beaucoup vos billets, passionnants, bien écrits, sans fautes d’orthographe. Ils m’ont même poussé à me demander si je ne devrais pas entreprendre une thèse, maintenant que j’ai du temps à occuper…
    Quoi qu’il en soit, merci.

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    • 15 janvier 2019 à 16 h 57 min
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      Merci à vous pour ce commentaire si positif et bienveillant !
      J’espère que les autres billets vous plairont tout autant et vous permettront de trancher sur la question de vous lancer ou pas dans cette belle aventure !

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      • 30 septembre 2021 à 19 h 36 min
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        Merci infiniment pour ce billet.

        Je suis dans à quelque exception près à l’abandon.

        En effet moi j’ai vraiment envie de continuer la thèse. Mais mon directeur lui ne veut plus continuer par m’encadrer .

        Je lui ai tout expliquer que je suis motiver mais lui ne veut pas même pas entendre cela.

        Deux ans après je suis obliger d’abandonner sachant que je n’ai jamais fait de cursus scolaire en France donc difficile de trouver un nouveau Directeur.
        Je suis désemparé

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        • 24 novembre 2021 à 20 h 30 min
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          C’est fou, nous avons le problème. C’est aussi mon cas en ce moment.

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  • 31 janvier 2019 à 12 h 46 min
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    Super article !
    Je me suis également posé cette question, en particulier quand, en fin de thèse, j’ai perçu que l’horizon des opportunités professionnelles étaient en train de s’obscurcir…
    J’ai tenu le coup grâce à mes amis thésards en particulier, issus de tous les horizons scientifiques.
    J’avais aussi la chance de bien m’entendre avec mon directeur de thèse, même si au début il était vraiment peu présent car peu disponible.
    J’étais financée, donc je m’étais dit : “j’ai signé ce fameux contrat, je le remplis, je suis financée, point final ! Cela aussi m’a aidée.
    J’ai eu la qualification et fait quelques auditions, mais j’étais fatiguée de cravacher dans le supérieur. Je suis donc sortie de cette filière et là… On se rend compte que le grade de docteur est franchement handicapant sur le marché de l’emploi, français en particulier (j’ai fait le choix de rester en France) ! C’est une autre histoire.
    Signée une ex-thésarde limougeaude ! 😉

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    • 31 janvier 2019 à 12 h 49 min
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      l’horizon des opportunités professionnelles étAIT en train de s’obscurcir ! (désolée).

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      • 6 juillet 2020 à 11 h 19 min
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        Bonjour,

        Souhaitant abandonner ma thèse (je suis en 4e année et je dois rédiger mon manuscrit), je me demandais si il y a des conséquences administrative vis a vis de cet abandon ?

        Merci d’avance pour votre réponse…

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        • 9 juillet 2020 à 11 h 31 min
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          Bonjour Maxime,

          Tout dépend de votre financement et des règles de votre école doctorale, il faut en discuter avec votre administration. J’ai formellement “abandonné” ma thèse en France (pour m’inscrire 100% en Belgique) et il n’y a pas eu de conséquences, mais je ne connais pas votre situation. Bonne chance dans vos démarches ! 🙂

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    • 31 janvier 2019 à 14 h 47 min
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      Bonjour Claire, merci de votre message et de votre retour sur votre expérience ! 🙂

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  • 31 janvier 2019 à 20 h 29 min
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    Merci pour cet article qui me parle beaucoup..!

    Je viens de décider d’arrêter ma thèse pour cause d’épuisement professionnel (mon directeur est un pervers narcissique de compet) + raisons médicales + aucune envie de continuer dans la recherche.

    Le plus dur à été de renoncer et livrer à mon directeur sur un plateau d’argent tout le travail que j’ai brassé pendant deux ans. Pour l’ego aussi c’est dur, car on nous apprend depuis toujours que l’abandon est un échec.

    Et puis un matin je me suis réveillée et c’était clair aussi. Aujourd’hui je rebondis et entame une reconversion professionnelle. Et la gagnante dans toute cette histoire, c’est moi. J’ai beaucoup appris sur moi, j’ai acquis énormément de compétences, et suis restée intègre et fidèle à moi même.

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    • 1 février 2019 à 10 h 57 min
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      Bonjour Laurie,

      Merci de votre message et de votre partage d’expérience. Ce qui compte en effet, c’est d’apprendre de l’expérience !

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    • 15 mai 2019 à 17 h 41 min
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      Salut Laurie,

      Comment as tu fait pour arrêter ta thèse (en terme de procédures)? Vers quelles personnes t’es tu rapprochée etc ?

      En espérant que tu puisse voir mon commentaire,

      Justine

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  • 1 février 2019 à 10 h 13 min
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    Bravo d’avoir arrêté votre thèse financée (insuffisamment à vos dires. Mais les contrats doctoraux ne sont ils pas rémunéré 1200 euros ?), bravo d’avoir prit le financement de quelqu’un qui aurait eu le courage d’aller jusqu’au bout, bravo d’avoir pris l’argent public pour rien, oui bravo d’avoir été individualiste et égoïste. Arrêter une thèse non financée, c’est un choix que je respecte. Arrêter une thèse financée c’est une trahison de la confiance que l’institution a placée en vous. Ou quand la volonté efface les devoirs de chacun.

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    • 1 février 2019 à 10 h 45 min
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      Bonjour Bob. Merci de votre message. S’il s’adresse à moi, j’ai le malheur de vous annoncer que vous vous fourvoyez gracieusement puisque je n’ai absolument pas arrêté ma thèse financée. Peut-être une lecture plus attentive du billet vous aurait permis de le comprendre?
      Sachez, pour votre bonne information, qu’en Belgique, les contrats doctoraux “classiques'” sont bien plus hautement financés que les contrats doctoraux français. Parlons peu parlons chiffres, on est autour de 1700 € + remboursement des frais (ce que je n’ai jamais eu avec mon contrat doctoral, bien qu’étant en co-tutelle avec une université située à 700km).

      Quant à la trahison de la “confiance” de l’institution, je vois que vous ne savez pas très bien comment peuvent fonctionner les attributions de certains contrats dans les Universités donc laissez-moi vous expliquer : j’ai obtenu mon contrat doctoral parce que – pour des raisons de magouille interne – c’était au tour de ma discipline d’être financée. J’étais la seule candidate de cette discipline et il se fait que mon directeur de thèse dirigeait la commission de recrutement. Heureux hasard. Mais vous avez sans doute raison, on est clairement dans une relation de confiance et rien d’autre.

      Peace and Love Bobby, je respecte votre point de vue, mais faut pas s’énerver comme ça.

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    • 1 février 2019 à 11 h 14 min
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      Comme mentionné dans le poste, une large proportion de doctorants arrêtent leur thèse (près de 50% à l’UCLouvain par exemple). Il ne s’agit pas, dans la grande majorité des cas, de personne qui “n’ont pas le courage d’aller au bout”. Le taux de dépressions et burn-out est bien plus important chez les doctorants que la moyenne (voir , entre autre, https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0022395612003573, https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0048733317300422, http://www.sciencemag.org/careers/2017/04/phd-students-face-significant-mental-health-challenges). C’est problèmes sont liés, en grande partie, à des encadrements (par le promoteur de thèse) de faible qualité (comme souligné dans l’article) et à un environnement non-propice.
      En gros, il serait bien plus judicieux de parler de “trahison de confiance” de la part de l’institution (le milieu académique en général), qui n’a pas mis en place des conditions de travail propices, que le contraire…

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    • 12 août 2019 à 23 h 41 min
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      Ce commentaire m’a d’abord mise hors de moi et puis finalement j’ai trouvé qu’il reflétait bien une grande partie du malheureux fonctionnement de la recherche, à savoir: une course à l’argent et au profit (et oui, même dans le domaine de la recherche, qui l’eut cru!).

      Les termes “trahison de la confiance que l’institution a placée en vous” m’a fait doucement sourire. Qu’en est-il de la confiance que les thésards placent en leurs supérieurs (les “gourous” de la recherche) pour les guider dans les travaux pour ensuite s’entendre dire “C’est ta thèse, à toi de la mener où tu veux! Démerde-toi! Ah par contre il faut mon nom sur tes articles, étant donné que c’est bibi qui t’a recruté!”. On postule à une thèse financée comme à une offre d’emploi quelconque. Que je sache, il n’est pas “mal vu” de mettre fin à un CDD ou un CDI sans que l’on dise: “tu as pris la place de qqun franchement, cesse d’être égoïste un peu!”, phrase que j’entends plutôt comme “Continue d’être mal dans ton boulot, tu savais à quoi t’attendre!”.

      Et bien non, on ne sait pas toujours à quoi s’attendre. Le droit à l’erreur qu’en fait-on? On ne peut pas comparer un stage de fin d’étude à une thèse. Un stage ne donne pas une idée précise de ce qu’est réellement la recherche, à savoir les pour et les CONTRE. Et si l’on parle de stage au passage, le salaire mensuel d’un thésard tourne certes autour des 1300€ mais cela équivaut à 3 mois de gratification de stage. En gros un thésard doit abattre l’équivalent de 3 mois de travail de stage en 1 seul mois… Sous prétexte que le doctorat c’est pour lui, pour SON diplôme. Alors oui, ils ont la “chance” d’être rémunérés! Mais à quel prix? A combien d’heures de sacrifiées? De déception, de désillusion, de critique, de faux espoirs? 1300 € c’est le salaire d’un 35h, pas d’un 50h comme le font beaucoup! Et tout ça pour que finalement “l’institution qui a placé sa confiance en lui”, se serve de ses résultats pour se faire valoir. Que resterait-il de la recherche si tous les doctorants se mettaient en grève?? RIEN! Les mains de la science, ce sont les doctorants. Un peu à la manière des ouvriers dans une usine. Une usine qui tourne aussi à la corruption et aux “arrangements”. Avez-vous une idée de l’argent que se font les éditeurs d’articles scientifiques sur le dos des chercheurs et donc des thésards? Et selon quels critères sont publiés les articles “scientifiques” (euh pardon, marketings)? Selon quelles magouilles? Alors qu’en est-il de la confiance que les citoyens placent dans les grandes institutions scientifiques?…

      Et finalement qu’est-ce qui est le mieux entre faire 3 ans sans motivation, chose qui se reflètera sûrement dans la qualité des travaux et en faire 1 an et demi, s’arrêter et laisser le reste de financement pour d’autres fins? Le travail effectué n’est pas perdu, il pourra toujours être repris par quelqu’un de “plus motivé” ultérieurement (pourquoi pas les directeurs de thèse, s’ils ont bel et bien suivi convenablement leur poulain?…). Et ici je ne parle même pas des sérieux problèmes qu’il peut y avoir avec les directeurs de thèse…

      Non clairement, je comprends que certains “n’abandonnent pas” mais décident tout simplement de conserver leur intégrité quand leur thèse de le leur permet pas et mettent donc fin à leur contrat comme ils en ont le droit après tout. Continuer ou non est effectivement une question de courage car il en faut pour affronter 3 années de thèse mais il en faut sûrement plus encore pour l’arrêter quand on voit ce genre de remarques pas franchement bienveillantes. “S’acharner dans une thèse” ou “quand la volonté d’amener toujours plus d’argent efface les devoirs de chacun en termes d’intégrité ou de bien-être au travail”.

      PS: à remarque extrême, réponse extrême. Mais j’encourage chacun à faire une thèse s’il a les motivations suffisantes! 🙂 C’est une sacrée “école de la vie”.

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  • 12 janvier 2020 à 14 h 53 min
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    Bonjour à tous

    Ce sujet m’intéresse car j’ai abandonné ma thèse après 3 ans de recherches pour 3 raisons:
    – divorce
    – manque de financement
    – décès de ma directrice de thèse.
    J’avais consacré toute ma vie personnelle et professionnelle à cette thèse. Je ne vivais que pour elle. Je finançais moi même ma thèse car j’avais des épargnes. Après avoir cherché en vain un financement, je n’ai même pas réussi à décrocher un contrat doctoral car y’en avait 2 pour 50 doctorants. Je ne voulais pas non plus trouver du travail afin de ne pas avoir du temps pour me concentrer sur ma thèse. Je voulais me sacrifier pour la soutenir et passer à autre chose. Mon ex femme m’avait soutenu au début mais 1 an après mon absence pesait lourd pour elle, malgré que je faisais des efforts pour être présent le week end. Je bossais dur pour cette thèse. Financièrement, c’est à partir de la deuxième année que je commençais à sentir qu’il me faut trouver ne serait ce qu’un boulot à mi temps. Plus de vie de famille, plus de vie sociale, plus vie tout court pendant 3 ans. Ma directrice de thèse, une personne très importante pour moi qui m’a beaucoup soutenu m’avait même trouvé un poste de chargé de cours à la troisième année mais galère car tu es payé à la fin du semestre. Pour couronner le tout, elle est décédée, l’été de la fin de la troisième année, il nous restait un an de plus pour la soutenir. Cette perte a été lourde pour moi, je n’arrive toujours pas à faire le deuil. Je me suis dit qu’il vaut mieux que j’arrête cette thèse qui me gâche la vie mais passer à autre chose. Et comme j’avais un master 2 Pro avant mon master 2 recherche, j’ai cherché du travail et depuis 4 ans je suis dans la même boite.
    Comme quoi pour finir une thèse, il faut beaucoup de courage en plus si ce n’est pas financé. Il faut aussi que ton entourage te comprenne et te soutienne sinon ça ne le fera jamais.
    Bravo à ceux qui réussissent. Je n’ai pas de regrets aujourd’hui même si parfois je m’en veux de ne pas aller jusqu’au bout.

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  • 2 mai 2020 à 17 h 21 min
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    Bonjour,
    Que se passe t-il en cas de décès du directeur de thèse. Est-ce que il appartient au doctorant de chercher un nouveau directeur ? C’est jamais quelqu’un à une réponse. Merci.

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    • 30 juillet 2020 à 0 h 02 min
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      L’administration peut t’en trouver mais c’est compliqué mieux chercher par toi même.

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      • 30 août 2020 à 21 h 10 min
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        Bonjour,
        Moi aussi je veux arrêter ma thèse que j’ai commencé il y a quelques mois. Mon problème est différent, mes encadrants ne sont jamais satisfaits de mes travaux. Je fais de l’ingénierie au lieu de la recherche, je n’avance pas suffisamment pour publié. Dans ma première année mais encadrants pensent que je suis très en retard. Une liste des tâches sans fin et une fatigue mental énorme. Je ne reçois pas d’encouragement ni d’aide de la part de mes encadrants. Je suis perdu. Mon directeur de thèse m’a fait passé en comité pour faire douter mes compétences. Je ne sais pas j’ai besoin de conseil. Je veux trouver un CDI et continuer ma vie tranquillement. La décision du Comité n’est pas encore annoncée. Je veux continuer ma thèse mes je doute de pouvoir la finir, elle est devenue un cauchemar.
        Aurora PhD student in computer science.

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  • 6 juillet 2020 à 11 h 19 min
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    Bonjour,

    Souhaitant abandonner ma thèse (je suis en 4e année et je dois rédiger mon manuscrit), je me demandais si il y a des conséquences administrative vis a vis de cet abandon ?

    Merci d’avance pour votre réponse…

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    • 30 juillet 2020 à 0 h 03 min
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      Pour l’amour de Dieu je ne connais pas tes raisons mais surtout ne le fait pas. C’est juste un conseil.

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  • 26 octobre 2021 à 15 h 20 min
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    Bonjour et bravo pour votre billet et aussi pour votre courage.
    Pour des raisons d’épuisement professionnel ( conditions de travail, éloignement de mon pays d’adoption : le soud-ouest de la France, ainsi que plusieurs autres facteurs), j’ai dû abandonner le projet que j’ai tant rêvé d’entreprendre.
    Pourquoi une thèse? Peut-être pour des raisons de prestige et du statut étudiant que cela offre dans notre société (il faut quand même l’avouer: on est trop respecté quand on a fait beaucoup d’études, en tout cas dans mon entourage) ou bien car c’était une suite logique pour moi, ou tout simplement pour montrer que j’en étais capable.
    Je disais donc, j’ai dû arrêter tout cela car ça n’avait plus de sens pour moi et je me voyais suivre le même schéma que les doctorants du département avant moi, à savoir passer au moins 5ans en thèse pour au final soutenir avec très peu de matière. Tout cela, juste pour en finir car ils en sont devenus littéralement malades ( je parle de troubles de personnalité ici) et surtout vieillir là-dedans et ne pas avoir le temps d’avoir une vie de famille.
    Aujourd’hui, 4 ans après, j’ai réalisé une partie de ce pourquoi j’ai arrêté ma thèse, c’est à dire je suis retournée vivre dans le Sud-Ouest avec l’homme que j’ai toujours aimé et notre petit fils, sans activité professionnelle (évidemment rien ne remplacera ma thèse et ma carrière de chercheuse), mais je sens que j’ai toujours quelque chose en stand by. Donc, est-ce qu’on n’abandonne jamais une thèse, même si c’est le cas dans les faits?
    Pour ma part, je n’arrive toujours pas à fermer cette parenthèse ni à passer à autre chose. Encore pire, je n’ai toujours pas réussi à retrouver ma confiance en moi pour pouvoir rebondir. J’aimerais tellement reprendre ce que j’ai abandonné il y a 4 ans, mais je ne sais pas par où commencer et surtout si cela est possible, car j’en ai vraiment besoin je pense pour avancer.

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